Histoire de l'aquaponie

Selon certains, l'aquaponie a été utilisée pour la première fois par les Aztèques. Ils utilisaient des radeaux en bois, sur les-quels se trouvait de la terre, qu'ils posaient sur la surface de lacs. Cela créaient des îles stationaires appelées "Chinampas". De l'eau circulait dans la terre de ces radeaux ayant tous les nutriments apportés par les poissons. Sur ces îles, ils plantaient toutes sortes de plantes, comme du maïs des haricots ou encore des tomates.
Ces systèmes étaient à la base créés sur le lac Tenochtitlan, un lac d'eau douce entouré par des collines et par des marais parce qu'il n'y avait pas de surface cultivable. Ils ont, par la suite, utilisé ce même procédé sur des environnements ayant des conditions similaires.
Certaines de ces îles sont encore préservées aujourd'hui et sont classées par l'UNESCO.

Exemple de poisson dans une rizière Chinoise. Source : FAO, World fish center

L'aquaponie a ensuite été utilisé dans tout le Sud-est de l'Asie mais principalement dans le Sud de la Chine au Vème siècle apr. J.-C. Les habitants mettaient des poissons directement dans les rizières : les déjections de poissons fertilisaient les plantes de riz, ils mangeaient les insectes qui s'attaquaient à la culture et le riz purifiait l'eau pour les poissons. Ils ont par la suite vu que cela accélérait aussi la pousse des plantes, à l'aide aussi des mouvements des poissons qui permettaient d'oxygéner le sol. Les poissons ne furent pas chasser par les oiseaux, puisque les champs denses de riz leur proposaient une excellente cachette. On peut considérer cela comme la toute première forme d'aquaponie. Cette pratique a perduré jusqu’à nos jours et a un peu évolué :
Au XIIIème siècle, le manuel intitulé « Le livre de l'agriculture de Wang Zehn ( 王禎農書(Wángzhēnnóng shū) ) », nous apprend que les chinois empilaient de la boue et de la terre sur des radeaux en bois pour favoriser la culture du riz et de riz sauvage. Cela permettait ainsi de créer des îles flotantes. Ils posaient ensuite ce système sur des rivières pour créer un système autonome d'aquaponie. Ces cultures étaient de tailles différentes certaines de seulement un radeau et d'autres de plus de 1 000 m2 de plantes. Ce manuel nous indique aussi que ces cultures avec des radeaux ont été utilisées dès le début de la de la dynastie de Tang (début VIème siècle).
Maintenant le gouvernement chinois incite la réalisation de cette pratique.

L'aquaponie "moderne" est elle originaire d'éleveurs de poissons américains qui voulaient continuer de reproduire leurs poissons tout en étant beaucoup moins dépendant en eau douce et d'utiliser l'eau inutisable pour faire pousser des plantes. Cette utilisation d'eau était dûe au fait que les poissons rejettent des déchets dans l'eau, ainsi l'eau devient rapidement trop polluée, ainsi il faut changer l'eau constamment. Plus tard ces éleveurs ont découvert que l'eau, si l'on plantait des plantes sur un substrat inerte tel le sable, le gravier ou les billes d'argiles, l'eau sortirait complètement flitrée du nitrate et ne serait pas pollué.
L'aquaponie s'est vu popularisé par les travaux du Dr. Mark McMurthy en 1969 qui ont été établi à l'université de Califonie du Nord. Il a créé un institut où il a étudié plusieurs concepts de système de permaculture, où il a trouvé que les déchets toxiques des poissons étaient le plus gros problème. Juste après, James Rakocy a publié une thèse, où il a créé et examiné un système aquaponique. Après la fin de son étude il créa un programme de recherche autour de l'aquaponie. En 1997, avec l'aide de ses collègues, il inventa le premier gros système aquaponique moderne: un radeau flottant sur lequel des végétaux poussent. Chaque être vivant était séparé : il y avait des grands bassins pour les poisson, l'eau est pompée et est ammenée à des bassin où les bactéries transforment l'ammoniaque en nitrate, ensuite l'eau est ammenée aux plantes par un système hydroponique (les plantes ont leurs racines dans l'eau). Ainsi tout ce qu'il reste à faire est nourrir les poissons dans leur bassin.

Exemple actuel de l'aquaponie

L'université de Bottineau en Dakota du Nord a un programme permettant à ses élèves en agriculture d'avoir une spécialisation en aquaponie et ainsi d'obtenir l'équivalent d'un BTS en cette matière. Leur but est de les encourager à créer leur société d’aquaponie ou de continuer leur spécialisation en agriculture. Ils ne font pas que de l'aquaponie puisque les différentes matières étudiées sont : aquaponie, aquaculture, hydroponie et la production dans les serres. Après cela les étudiants peuvent devenir producteur ou ingénieur d’une ferme aquaponique, producteur ou ingénieur de production sous serre, technicien en agriculture sans un système contrôlé, technicien en pisciculture, assistant ou chef de design aquatique, technicien en serre aquaponique ou encore patron ou technicien de système hydroponique.

A Anger, Pierre et Valérie Zimmermann ont réalisé une ferme aquaponique dans une serre pilote de 80m² en 2002. De plus ils n’ont plus besoin d’entretenir le bassin ni d’arroser les cultures. Ils ont eu l’idée d'avoir recourcs à l’aquaponie parce qu’ils ont été contactés par AMP (Aquaponic Management Project), ils ont ainsi expérimenté ce type de ferme pendant 2 ans.Cela permet de produire légèrement plus de légumse et en même temps des poissons pour une utilisation bien inférieure en eau (90% en moins pour eux).Ils ont pu avoir d’autres types de clients, en effet des hôpitaux utilisent cette espace de verdure comme un moyen thérapeutique, les écoles demandent de visiter cette ferme et achètent leurs produits. Désormais, ils ont créé de nouvelles serres en aquaponie et cultivent toutes sortes de plantes. Ils pensent que ce type de culture pourrait intéresser les pisciculteurs, les horticulteurs et les maraichers.

A Louverné, Echologia (un parc touristique centré sur l’eau) a ouvert des aquariums aquaponiques de 12 000 litres d’eau. Dans ces aquariums, il y a des truites, des perches, des carpes, des poissons rouges pour les enfants, etc. Mais le but n’est pas de produire contrairement aux systèmes habituels mais de créer d’offrir une vision pédagogique de l’aquaponie et ainsi de donner envie à d’autres personnes de créer un système aquaponique.